Le 8 mars est une journée essentielle pour rappeler l’importance de l’égalité des sexes et mettre en avant les avancées, les défis et les témoignages de celles et ceux qui œuvrent au quotidien pour un monde plus juste. À Notre Village, cette question prend tout son sens, tant dans l’accompagnement des bénéficiaires que dans l’expérience de nos équipes.
À travers les récits de nos collaborateurs et collaboratrices, nous souhaitons aujourd’hui partager un regard sincère et inspirant sur la place des femmes dans notre organisation.
Les défis d’affirmation et de respect
Dans le domaine de l’accompagnement social et éducatif, être une jeune femme peut parfois être un défi supplémentaire. Antonella, éducatrice à la Flohaye, en témoigne :
« En tant que jeune éducatrice, ce n’est pas toujours évident de s’imposer auprès de bénéficiaires plus âgés ; il y a parfois beaucoup de manque de respect. Mais on a retravaillé là-dessus, j’ai pu parler avec mes collègues, ma responsable et les personnes concernées. Aujourd’hui, c’est mieux. »
Un constat partagé par Marine, éducatrice au Cheneau, qui a dû faire face à certaines attitudes sexistes dans son travail :
« Un bénéficiaire testait plus les filles. Pour lui, le respect venait des hommes. J’en ai parlé à ma cheffe et à mes collègues et on a cherché des solutions. »
Ces témoignages montrent à quel point la force du collectif, l’échange et la mise en place de solutions adaptées sont essentiels pour faire évoluer les mentalités et garantir un environnement de travail respectueux pour toutes et tous.
Une évolution marquée par l’histoire de Notre Village
Ces réalités trouvent un écho particulier dans l’histoire de Jacqueline, 64 ans, résidente de Notre Village depuis 1983. Elle a vu évoluer les rôles et les possibilités offertes aux femmes au fil des années :
« Avant, les filles s’occupaient des personnes les plus dépendantes : les laver, préparer leurs tartines, tirer les draps pour les laver… Les garçons, eux, faisaient la vaisselle et débarrassaient, mais ne s’occupaient pas des personnes plus démunies. »
Elle souligne aussi des interdits qui existaient autrefois :
« Les filles ne pouvaient pas conduire les clarks, c’était soi-disant trop dangereux pour elles. Et avoir un petit ami était impossible. »
Aujourd’hui, elle vit une relation de couple depuis 11 ans avec Claude et partage les tâches du quotidien : « Je fais la lessive, Claude cuisine, et on nettoie à deux. »
Mais certains besoins restent spécifiques et méritent encore d’être pris en compte : « Je voudrais avoir une femme avec qui parler du vieillissement en tant que femme, pas en parler avec des hommes. »
Un engagement pour l’égalité professionnelle
L’égalité passe aussi par une politique de recrutement et de gestion des carrières transparente et équitable. Emmanuel, notre Directeur Général, souligne l’importance des règles en place à Notre Village :
« Nous fonctionnons avec un système de barèmes, totalement indépendant du sexe de la personne qui exerce la fonction. Nous respectons aussi tous les droits en matière de congé maternité, congé d’allaitement, congé parental et de paternité. »
Au-delà du cadre légal, c’est l’esprit même de Notre Village qui encourage l’équité et la bienveillance dans la gestion de ses équipes.
Les femmes, actrices du changement
L’engagement des femmes ne s’arrête pas à leur rôle professionnel. Bernadette, maman d’un bénéficiaire et membre active de notre organisation, le résume bien :
« Notre parcours de femme, tout au long de la vie de notre enfant atteint d’un handicap, nous pousse à vouloir faire changer les choses. Nous nous battons pour améliorer le bien-être de nos enfants et de tous les compagnons de vie au sein de Notre Village. »
Ce combat pour plus d’égalité et de reconnaissance concerne aussi les femmes en situation de handicap. Dominique Linglart, coordinatrice de la cellule Vie affective et Sexuelle au sein de Notre Village, a accompagné durant plus de 20 ans des hommes et des femmes, et insiste sur un enjeu essentiel :
« Nous pensons que tout ce qui touche à la vie, à l’amitié, à l’amour et aux relations humaines des personnes handicapées doit être abordé en des termes similaires à ceux qui concernent toute autre personne. Il est fondamental de changer notre regard sur ces femmes différentes, sur ces femmes porteuses d’un handicap mental. »
Un engagement collectif
Au-delà des engagements institutionnels, la bienveillance et le travail collectif restent des clés essentielles. Mehdi, aide-commis en cuisine et en salle chez Seresa Support, rappelle un principe fondamental : « Il faut absolument qu’on trouve une osmose entre tout le monde et qu’on soit vraiment main dans la main. »
Un message qui résonne particulièrement en cette journée. La lutte pour l’égalité ne concerne pas uniquement les femmes : elle est une responsabilité collective.
En cette Journée Internationale des Droits des Femmes, Notre Village réaffirme son engagement en faveur d’un environnement de travail et de vie respectueux et inclusif pour toutes et tous.
Parce que l’égalité n’est pas seulement un combat du 8 mars, mais une réalité à construire chaque jour.